L'azulejo, carrelage traditionnel, remonte à la présence des Maures dans la péninsule ibérique (du mot Alzuleiq). Avec le temps, cet art s'est intégré à la culture du Portugal notamment, jusqu'à être considéré aujourd'hui comme un patrimoine national. C'est aussi un art vivant : les motifs peuvent être copiés de modèles anciens ou contemporains. Ils peuvent développer des frises, des motifs panoramiques, géométriques ou figuratifs. Ces carrelages très utilisés dans l'architecture lusitanienne animent et ponctuent l'architecture des façades, fontaines, sols, murs, plafonds, etc.
Qu'est-ce qu'un carrelage azulejo ?
Ces célèbres azulejos appartiennent à la famille des carreaux de céramique qui regroupent des carrelages comme les terres cuites, les grès ou les faïences. Ces carreaux sont principalement constitués d’argile, mélange plastique, de quartz qui apporte de la solidité, de feldspath qui se vitrifie à la chaleur et procure le brillant au mélange, de kaolin pour la finesse. Le façonnage peut être obtenu par pressage ou étirage.
La fabrication industrielle du carrelage azulejo
La première étape de fabrication consiste à broyer la matière première. La poudre obtenue est injectée dans un moule afin de la façonner au format désiré (dans une presse). Nettoyés, séchés, les carreaux sont ensuite émaillés.
Émaillage
Plusieurs techniques d'émaillage sont disponibles selon l'aspect désiré : émaillage à sec, émaillage humide ou sérigraphie :
- L'émaillage à sec : avec cette technique, l'émail est appliqué selon un programme graphique choisi et géré de manière électronique. Une série de buses pilotées par ordinateur applique le décor.
- L'émaillage humide : le carreau passe sous des buses qui appliquent l'émail liquide.
- Enfin, la sérigraphie qui s'emploie plus particulièrement pour les décors. Dans cette technique, le carreau chemine sous un film qui ne laisse passer l'émail qu'aux endroits choisis. Il circule ainsi dans plusieurs machines jusqu'à l'obtention du motif.
Cuisson
Les carreaux sont ensuite cuits. L’émail peut être cuit en même temps que le carreau, ce qui peut présenter des problèmes de qualité. Les carreaux recuits (double cuisson) sont réputés de meilleure qualité mais, grâce aux techniques actuelles, la monocuisson permet de produire des carreaux de qualité équivalente.
Carrelage azulejo : faïence de grand feu ou de petit feu ?
Certains ateliers perpétuent la tradition et emploient les techniques et les matériaux ancestraux. L'argile préparée et pétrie à la main est écrasée dans un moule (estampage à la main). Selon l'épaisseur de matière, les carreaux doivent ensuite sécher plus ou moins longtemps avant leur première cuisson.
Après cette première cuisson (= cuisson par dégourdi), les biscuits sont nappés d'émail à la main. Les décors sont ensuite peints sur un émail encore humide. Avec cette technique, toute correction est difficile. Le fond émaillé et les émaux sont ensuite cuits ensemble. Cette seconde cuisson à environ 1 000 °C pendant 12 heures, température de vitrification de l'émail, permet d'emprisonner le décor dans l'émail et d'apporter de la résistance. Il s'agit de décors de faïence de grand feu.
La faïence de petit feu, technique plus récente (née au XVIIIe siècle), consiste à cuire l'émail de fond à 1 000°C, puis à peindre le décor. Le carreau est ensuite cuit une troisième fois pour fixer le décor, à environ 800°C. Ce dernier, est moins résistant car en surface.
Regain d'intérêt pour les azulejos
Ces motifs et techniques se sont répandues et des industriels ou des artisans réalisent aujourd'hui des décors pour le sol où les murs sont inspirés des motifs traditionnels et/ou contemporains. Les ateliers réalisent des sujets sur commande pour des décors posés en intérieur comme en extérieur. Le prix est alors fixé selon la difficulté du motif et la taille du décor. Décors industriels : à partir d'une vingtaine d'euros le m² mais le plus souvent, on rencontre ces décors à environ 50 € le m² (tarif indicatif pour des motifs géométriques).
Décors réalisés en atelier par un artisan : à titre d'exemple, environ 200 euros le décor de 60 x 60 cm.